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  • Photo du rédacteurJérôme Mange

[Conseil Municipal #13] - Nos principales prises de position


👉 Vote du Budget Primitif 2022


Notre intervention :


"Analyser un budget communal relève bien souvent de la gageure, surtout quand on est dans l’opposition municipale.


Madame la Maire, M. l’Adjoint aux Finances, chèr(e)s collègues, nous n’avons pas la même analyse que la vôtre sur cette présentation du Budget Primitif 2022.


M. Gibeaux parlait à l’instant de la nécessité de comparer les budgets. Notre parti pris sera en effet de comparer le budget primitif 2022 au Compte de gestion 2019 qui est, selon nous, une année de « référence » puisque les années 2021et surtout 2020 ont été des années « tronquées » par la crise sanitaire et ses conséquences sur notre budget.


Cela nous semble plus juste que de faire une comparaison de budget primitif à budget primitif, même s’il convient de prendre en compte dans l’analyse des données, l’intégration du budget patrimoine au budget principal, les incertitudes en cours liées à la guerre en Ukraine avec l’augmentation de l’énergie et des matières premières et les incertitudes relatives aux élections présidentielles.


➡️ Que disent les chiffres ?


Les charges à caractère général augmenteraient de 26 % entre 2019 et 2022 (2 850 K€ / 3 595 K€), soit 4 fois plus que l’inflation cumulée sur la même période. L’augmentation serait de 42 % en 10 ans (2 402 K€ / 3 595 K€).


En rentrant dans le détail, nous notons une augmentation à l’article 6232 relatif aux « Fêtes et cérémonies ». 232 000 € ont été dépensés en 2019 et vous inscrivez la somme de 291 000 € dans le budget primitif 2022 soit une progression de 25 %. Comment justifiez-vous cette augmentation ? Ne devrions pas rester sur les mêmes bases que l’année 2019 qui était déjà une belle année en termes d’animations ?


Concernant les dépenses d’énergie, nous pensons que les prévisions 2022 relatives au gaz sont sous évaluées. En effet, 2020 et 2021 ont été des années où l’on a moins chauffé les bâtiments municipaux au regard des confinements successifs. Encore une fois, c’est l’année 2019 qu’il conviendrait de prendre en compte, une année dite « normale » au cours de laquelle la ville a consommé pour 120 000 € de gaz contre 92 000 € en 2021. Sur la base 2019, si l’on reprend le calcul à prix constant et le taux anticipé de 6% + la marge de précaution de 20 000 €, on serait plus proche des 135 000 € que des 105 000 € projetés. Quoiqu’il en soit, le contexte international est tel qu’il faut malheureusement s’attendre à une explosion du prix de l’énergie en 2022.


Toujours dans cette thématique des fluides, la ligne « eau et assainissement » représentait une dépense de 55 000 € en 2019, 86 000 € en 2020 (quelles sont les explications de cette hausse de 56% ?) et 52 000 € en 2021. 59 000 € sont projetés en 2022. C’est peu ou prou le niveau de la facture que paye la Ville de Lons qui a 40% d’habitants de plus que nous mais qui appartient à un autre syndicat d’eau potable que nous. Nous payons l’eau jusqu’à 20% plus chère qu’ailleurs. Et les Lescariens aussi. En ces temps de préservation du pouvoir d’achat, ce n’est pas anodin.


Nous notons également que l’article 6283 relatif aux « Frais de nettoyage des locaux » augmenterait de 140 % entre 2019 et 2022 et l’article 6288 « Autres services » de 175 % pour atteindre 247 000 € (103 000 € en 2019) pour le premier et 146 000 € (53 000 € en 2019) pour l’autre. La privatisation du nettoyage des locaux est un choix politique que vous assumez, nous en avons déjà débattu.


Les charges de personnel (hors personnel privé) augmenteraient malgré tout de 4% entre 2019 et 2022 (8 398 K€ / 8 760 K€) et de 19% en 10 ans (7382 K€ / 8760 K€) représentant 65 % des dépenses courantes de la ville avec une projection de 214 ETP fin 2022 puisque vous envisagez le recrutement de 5 postes supplémentaires l’année prochaine. Là aussi, je ne reviendrai pas sur nos positions divergentes.


En revanche, en rentrant dans le détail, nous découvrons qu’un nouvel article est apparu en 2021 et de nouveau présent en 2022, c’est l’article 64115 intitulé « Indemnités préavis, licenciement titulaire ». Le Compte de Gestion fait état d’une somme de 27 500 € dépensées en 2021 et le Budget primitif 2022 provisionne la somme de 46 000 €. Pourriez-vous nous donner les informations précises relatives à ces dépenses ? Le niveau nous semble particulièrement élevé et peu en phase avec la préservation des deniers publics.


L’enveloppe globale des subventions aux associations serait, quant à elle, encore plafonnée à 218 275 €, comme depuis 6 ans.


Le total des dépenses de fonctionnement augmenterait finalement de 6 % par rapport à 2019 et de 13 % en 10 ans (12 103 K€ / 13 716 K€).


Nous lisons que les dépenses de fonctionnement de la commune par rapport à la population sont supérieures de 13 % par rapport à la moyenne nationale de la strate. Elles étaient supérieures de 11% l’année dernière.


Les produits de fonctionnement augmenteraient de 4 % entre 2019 et 2022 (15 209 K€ / 15 872 K€) expliqué principalement par l’augmentation des impôts que vous avez votée en 2021. Sans oublier la revalorisation de 3,4 % des valeurs locatives décidée par l’Etat pour 2022 pour compenser l’inflation.


L’augmentation des produits de fonctionnement serait au global de 7 % en 10 ans (14 798 K€ / 15 872 K€).


Notre encours de la dette par rapport à la population se situait en dessous de la moyenne nationale de notre strate l’année dernière à -4,42%. Elle est désormais supérieure de 1,56 %. Les emprunts que vous allez devoir contracter pour boucler votre projet municipal d’ici la fin de votre mandat risquent d’augmenter cet indicateur.


Pour mettre l’ensemble de ces chiffres en perspective, je rappelle pour finir que la population légale de notre commune a diminué de près de 4% entre 2011 et 2019 selon les derniers chiffres de l’INSEE publiés en janvier 2022.


Conclusion à la lecture chiffrée de ce budget primitif rapporté à l’année 2019 : Nos charges de fonctionnement augmenteraient plus vite que nos produits (6 % contre 4 %), les charges à caractère général exploseraient, les recrutements se poursuivraient et notre encours de la dette rapporté à la population partirait à la hausse, sans tenir compte des emprunts futurs qui seront nécessaires pour boucler le financement de vos nouveaux projets. Le tout dans une tendance démographique de Lescar qui reste à la baisse. Ce sont, pour nous, des points de vigilances.


➡️ Si l’on retranscrit ces chiffres en politique publique…


Au regard de ces éléments, nous confirmons ce que nous disions lors du débat d’orientation budgétaire.


Alors que le monde est confronté aux changements climatiques et à des événements politiques inquiétants, nous nous retrouvons comme beaucoup de collectivité face au défi de la rationalisation budgétaire.


Nous voyons deux enjeux en la matière :


1 – La mise en œuvre d’un véritable plan de réduction des charges à caractère général avec un accent fort porté sur la rénovation énergétique des bâtiments municipaux et la transition écologique.


La réduction du projet municipal de 3,5 Millions d’€ sur la partie « Projets neufs » permettrait de positionner le curseur plus fortement sur la transition énergétique à hauteur d’1,5 M€/an jusqu’à la fin du mandat. Nous reconnaissons que des choses sont faites mais nous n’allons ni assez loin ni assez vite.


En plus de protéger l’environnement, cela permettrait de générer des économies pour la ville sur l’eau, le gaz, l’électricité et les combustibles. Comme sur le plan national, il faut, même à notre niveau et avec nos moyens financiers, réduire notre dépendance aux énergies classiques tout en développant les énergies renouvelables.


500 000 €, c’est par exemple le prix du 2ème terrain de sport synthétique que vous allez réaliser.


C’est aussi une année de consommation d’énergie pour notre commune et 10 ans de consommation d’eau. C’est aussi l’équivalent de 1 500 m² de panneaux photovoltaïques qui pourraient recouvrir tous nos groupes scolaires, par exemple. La politique est une affaire de choix.


Nous pensons également qu’il serait intéressant de se faire accompagner par un Assistant à Maîtrise d’Ouvrage pour réaliser les achats d’électricité ou de gaz naturel de la collectivité. Cela permettrait de garantir la meilleure performance technique et économique du marché.


Comme évoqué ici, la création d’une régie municipale du gaz nous semble une fausse bonne idée mais cette proposition a le mérite de poser le débat. Il y a d'abord le coût de la création qui est à définir ainsi que celui lié au fonctionnement qui nécessiterait notamment l’embauche de salariés. Mais pas seulement. Les fournisseurs de gaz nationaux sont performants et reconnus au niveau mondial. Ils constituent l'un des trop rares points forts de notre économie. Ils sont présents dans de nombreux pays où ils exportent notre savoir-faire. Se substituer à eux serait un peu jouer contre son camp. De plus, une régie constituée en monopole local aurait des problèmes pour faire évoluer ses modes de gestion pour les rendre plus performants contrairement aux entreprises plongées dans la compétition mondiale.


Nous pensons enfin que la question de l’eau et de notre adhésion au Syndicat Mixte pour l’Alimentation en Eau Potable de la Région de Lescar mériterait d’être remise sur le tapis.


Nous pensons que sur ce sujet des ressources et de l’énergie, un changement de paradigme politique, financier et environnemental est nécessaire. Lorsqu’elles sont mises bout à bout, les petites économies réalisées à l’échelle d’une ville représentent de vrais budgets et peuvent permettre de regonfler le bas de laine communal.


2 - Le deuxième enjeu et je l’ai déjà évoqué ici, c’est l’optimisation des Ressources Humaines de la collectivité, en concertation avec les employés qui sont à la base des services publics municipaux. La stabilisation des effectifs à 210 ETP nous semble atteignable. A travers la mise en place d’une véritable Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences et d’un plan de Qualité de Vie au Travail coconstruit avec les salariés.


Pour conclure, je dirais que l’efficacité des politiques publiques, c’est répondre aux besoins indispensables, tels que l’urgence climatique, l’urgence économique et l’urgence sociale que nous traversons collectivement.


C’est répondre à la quotidienneté des Lescariens en leur rendant en priorité notre ville plus pratique à vivre.


C’est adapter le développement urbain de notre commune en fonction de nos capacités d’accueil et de nos infrastructures. En protégeant surtout notre cadre de vie.


C’est répondre enfin à des besoins indispensables tels que la rationalisation des dépenses publiques, en travaillant sur des économies d’échelle ambitieuses, pour consacrer davantage de budget pour des investissements vertueux et un peu moins pour le fonctionnement.


Nous pensons qu’il faut améliorer la résilience de notre collectivité.


Cela consiste à rendre notre ville plus forte et plus indépendante aujourd’hui et pour les années à venir.


Ne ressentant pas cela dans le Budget Primitif qui nous est présenté, nous voterons contre ce dernier."


L’autre groupe d'opposition s'est abstenu.


Fin du Conseil Municipal à 23h30.

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